Par où commencer ?
Les examens prescrits par LA gynécologue de Paris et les résultats foireux ?
Le stress du mariage qui approche ?
Le premier entretien mitigé pour l’adoption ?
La maison en flammes de mon frère ?
D’habitude, quand le cumul des emmerdes devient insupportable, j’ai l’impression de me noyer. Là, j’ai plutôt envie d’ensevelir ma tête dans le sable et de ne plus rien voir ni entendre ni savoir ni PENSER.
Je sors tout juste d’un cycle de 40 jours (oui, comme dans la Bible) qui m’a fait repousser trois fois l’échographie de comptage des follicules à réaliser entre le 2ème et le 4ème jour du cycle mais si possible le 3ème… Au troisième décalage de rendez-vous, la secrétaire m’a demandé d’attendre mes règles pour la rappeler… J’ai bien entendu entre temps fait un test de grossesse ; sait-on jamais, si 2017 commençait par un miracle tombé du ciel ou venu de nulle part… Mais pas de deuxième trait pour rivaliser avec le témoin.
J’ai finalement pu faire l’échographie au 3ème jour du cycle par un médecin qui avait déjà eu une patiente suivie à Paris, comme moi, dans le même cabinet. Il m’explique ce qu’il mesure – le kyste à gauche (toujours présent), le follicule à droite, le follicule à gauche. J’attends sagement le compte-rendu tout en me disant que quand même, il me semblait qu’en tout début de cycle on devrait voir plus de follicules que ça. J’enchaîne avec la prise de sang qui doit se faire le même jour ; tout du moins, je pense enchaîner… sauf que cette prise de sang se réalise a jeun et que cela n’était pas précisé – contrairement aux autres ordonnances. Devant ma tête horrifiée, la secrétaire me donne rendez-vous le lendemain matin à 8h (ça ne me calme guère car je calcule que, pour un samedi matin, je vais devoir me lever plus tôt que si je ne travaillais… ô joie). Je repars en larmes, contrariée et inquiète, avec la ferme intention de comparer mes résultats actuels à ceux de 2014. Chez moi, je ne tarde pas à retrouver l’échographie de comptage des follicules de novembre 2014 et j’inonde carrément la table. Fin 2014, j’avais 10 follicules à droite et 7 à gauche. Comment est-il possible de n’en avoir plus qu’un sur chaque ovaire ? Le mot « stérilité » me vient immédiatement à l’esprit, suivi de « don d’ovocyte » et « catastrophe ».
Depuis hier et ce coup de massue, je pleure pleure pleure tout ce que je n’ai pas pleuré durant 40 jours. Tout y passe, ma nouvelle stérilité, mes yeux qui brûlent depuis jeudi soir (visite chez l’ophtalmo qui m’a mis un produit dont les effets devaient se dissiper au bout de quelques heures… ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui), la crainte du feu depuis que la maison de mon frère a brûlé, le stress des préparatifs du mariage – on ne sera jamais prêts, l’entretien d’embauche raté, l’entretien pour l’adoption à moitié raté également et la fatigue, le désespoir, la lassitude de se retrouver comme il y a bientôt 3 ans à tendre le dos à chaque résultat d’examen, à encaisser les coups, la joue rougie par chaque nouvelle claque.
Maintenant que les examens sont terminés et que je n’ai plus que quelques résultats à attendre, maintenant que nous avons décidé de suspendre – pour un temps – la demande d’agrément, je n’ai plus qu’à reprendre mon bâton de pèlerin (et chausser des crampons bien solides). Le mariage, c’est bientôt, et je vais tout faire pour que ça soit réussi même si le cœur n’y est pas toujours. Le boulot, c’est la merde mais ça attendra encore quelques mois voire années car j’ai au moins cet avantage de pouvoir prendre des heures ou des jours très facilement (et de bénéficier de la loi sur les autorisations d’absence pour parcours en PMA). Et ma crainte réactivée du feu devrait prendre fin (ou s’atténuer) quand l’électricien sera venu contrôler l’ensemble de l’installation et quand la chaudière aura été révisée et ramonée…