Le moral n’étant déjà pas au meilleur de sa forme (le burn out, la prise de sang négative après FIV 3 bis, les fêtes de fin d’année, la future reprise du travail), il a fallu que j’envoie un gentil message à une ancienne copine pour son anniversaire. Quelle erreur ! Tout en me remerciant, elle en a profité pour m’annoncer sa grossesse. Je l’ai félicitée et j’ai fondu en larmes.
Que je vous explique. Cette amie – appelons-là Jennyfer – est mariée depuis plus de 15 ans, a le même âge que moi (36 ans) et n’a jamais voulu avoir d’enfant. Elle avait peur de ne pas savoir s’en occuper, peur que ça bouleverse son équilibre, peur de ne plus avoir de temps à elle, etc. Il y a encore quelques mois, alors que fort bien au courant de mes galères en PMA, elle m’avait dit en larmes que son mari (re)commençait à parler régulièrement d’avoir un enfant. Problème, elle n’en voulait toujours pas mais redoutait que cette différence de point de vue les sépare. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre temps car nous ne nous parlons presque plus depuis un bon moment (parfois, il faut accepter que les chemins de l’amitié se séparent…) mais vraisemblablement, son mari est parvenu à la décider…
Je sais que ce n’est pas bien de juger les autres mais je n’ai pas pu m’empêcher de repenser à tout ce que Jennyfer m’avait dit à propos de la grossesse et des enfants et de trouver cela profondément injuste… Et puis… C’était la dernière de mes connaissances dans ma tranche d’âge à ne pas avoir d’enfant et ça, ça fait super mal. Je me sens très vieille et inutile. La dernière roue du carrosse. Surtout que l’autre jour, en parlant avec ma mère, elle a lâché innocemment : « dire que j’avais 36 ans quand j’ai eu ton frère »… Mon frère est le dernier d’une fratrie de 4 dont je suis l’aînée… A mon âge, ma mère avait donc quatre enfants. Et moi, zéro. La nullipare dans toute sa splendeur.
Si vous ajoutez à ces considérations le fait que j’ai cassé mon téléphone (un acte manqué pour ne plus recevoir d’annonces de grossesse ?) et que je ne peux donc plus jouer à Pokemon pour mon plus grand malheur, vous comprendrez aisément mon profond désarrois et les larmes qui ont coulé une bonne partie de la soirée…