D’avoir recroisé la route du psychologue du personnel m’a fait repenser à cette période bien sombre de mon histoire, celle du burn out.
A peine mon médecin traitant avait-il prononcé ces deux mots que j’avais pris rendez-vous avec le médecin du travail. Comme il m’avait fallu attendre un peu, la secrétaire m’avait donné un rendez-vous avec le psychologue du personnel.
J’avais ensuite vu le médecin du travail quelques jours plus tard. Habituellement je le rencontre une fois par an dans le cadre d’un rendez-vous obligatoire et expéditif (cinq minutes, montre en main) et le médecin se montre généralement agréable et prêt à échanger si je le souhaite. Or ce jour-là, il m’avait paru très froid, me poussant dans mes retranchements alors que j’étais en larmes et que je peinais à aligner deux mots intelligibles de suite. Il m’avait sermonnée, me disant que je m’occupais de patients difficiles mais pas de moi. Que je n’avais pas pris garde aux signes avant-coureurs. Que j’avais étouffé mes sentiments.
Il s’était finalement adouci et m’avait dit qu’il demanderait à mon médecin traitant de prolonger encore l’arrêt de travail. Que j’avais bien travaillé pendant 11 ans et que maintenant l’hôpital reconnaissait qu’il fallait que je me (re)pose pour revenir en forme. Il m’avait aussi demandé si j’avais d’autres soucis en dehors du travail et je lui avais parlé de la PMA, des échecs à répétition, des traitements, de l’attente vaine et vide. Il avait conclu qu’avec deux domaines de ma vie en grande méforme, il était normal qu’à un moment « ça tape trop sur le système » et je lui en avais été reconnaissante. Lui au moins avait su prendre en compte mon problème dans toutes ses dimensions.